De notre environnement à nos corps dégagés

Cette résidence est née d’une rencontre exceptionnelle entre trois artistes et quinze résidents autour de la relation du corps à l’environnement. Pendant trois mois les personnes en situation en handicap se sont mis en mouvement pour libérer les corps et créer une nouvelle image de soi mêlant peintures, photographies et performance:

  • Chloé Colin, photographe et vidéaste, invite les résidents à interagir directement avec leur environnement.
  • Jean-Baptiste Boiteux, plasticien et vidéaste, leur propose un voyage pictural à partir du geste créatif.
  • Maora Bellini joue avec eux du mouvement pour libérer les corps.

L’atelier photographie

Le corps se trouve souvent contraint par un environnement normé, réglé, surtout quand il s’agit d’interagir avec un fauteuil roulant, un rollateur ou une canne. Pourquoi ne pas changer notre rapport à l’environnement et utiliser la nature comme une source de libération de nos corps ? Se mêler à la courbure des branches et des plantes, plonger dans l’horizon, imprimer notre corps de l’ombre  des végétaux, plonger dans la matière et se nourrir dans la lumière. Avec Alexandre, Anthony, Bruno, Jenny, Laurent, Richard, Benjamin, nous avons utilisé les éléments naturels environnants et la lumière, qu’elle soit artificielle ou naturelle pour mettre en avant la beauté des corps.

Chloé Colin

L’atelier peinture – dessin

Regarder autour de soi, dans les arbres, les nuages, les reflets dans l’eau. Laisser son imagination divaguer pour y voir. S’habituer à lire dans les formes de son environnement pour pouvoir appréhender la peinture, le dessin. Puis, chercher ses formes, ses couleurs, ses outils. Libérer son corps et son esprit à travers nuances et détails. Prendre de l’assurance jusqu’à choisir, face à la page blanche, le sens de cette première trace qui conditionnera la suivante. Savoir prendre du recul, mesurer son geste, choisir les couleurs. Devenir indépendant, confiant pour prendre les décisions successives et pour finir par se dire que ça y est, c’est fini, je peux poser mes outils. Annie, Emilie, Nadège, Séverine et Vincent ont réussi à atteindre cette liberté. Ils m’ont ouvert par leurs attitudes, des réflexions nouvelles qui me suivront désormais.

Jean-Baptiste Boiteux

Un projet chez Odynéo

En pleine crise sanitaire, que nous reste-t-il ? À quoi se raccrocher quand on est éloigné de sa famille, de ses proches, de son pays ? Quelle est la chose la plus importante et la plus évidente autour de nous ? La nature, les paysages… La nature est partout, y compris dans nos rêves: les forêts, les rivières et lacs, la montagne et ses fleurs sauvages. L’exposition est une proposition pour voir la nature et notre relation à la nature autrement, à travers la création. Trois artistes, Chloé Colin, Jean-Baptiste Boiteux et Maora Bellini ont travaillé pendant trois mois avec trois groupes de résidents autour de nos relations à la nature. La photographie, la peinture, et la performance, l’art en général a ce pouvoir de montrer les choses autrement Grâce à l’art, la nature nous rend beau, le handicap perd ses limites, notre imagination prolonge le corps, le geste hachuré devient fleur, la posture bancale parfaite montagne, la tête détournée le voyage des oiseaux.

Florence Galand

L’atelier performance

Les participants ont appris à mettre leur corps en mouvement en lien avec la nature. Ils ont aussi bien dansé depuis leur fauteuil ou en contact direct avec la nature : sur l’herbe, sur des rochers, contre des arbres. J’ai cherché à les faire sortir de leurs zones de confort pour les aider a libérer leurs corps et à créer des images point de départ de la performance. Alexandre Ma, Brandon, Marina, Sébastien, William ont éprouvé un plaisir énorme à explorer leurs corps, à le mettre en mouvement en relation avec les éléments et au rythme de la musique, qui les a accompagnés tout au long de cette recherche. Cette performance apparaît comme une ode à la liberté des corps.

Maora Bellini

©Chloé Colin