CECI N'EST PAS UN SELFIE

Ceci n’est pas un selfie

Chloé Colin & Loïc Xavier
du 18 septembre au 23 octobre 2021

Après de nombreuses années d’interventions en milieu scolaire, Chloé Colin et Loïc Xavier, membres de Blick Photographie proposent un regard sur l’adolescence. Ceci n’est pas un selfie, est le nom donné à leur résidence d’artiste au Lycée Louise Michel de Grenoble en 2019. 

C’est quoi l’adolescence ? Question trop vague pour tenter d’y répondre de façon concise et exhaustive. Cette période de transition est propice aux mutations psychiques et physiques. À la fois visible et invisible, cet entre-deux, aux limites floues, repousse comme il attire. Les ados eux-mêmes n’ont pas vraiment conscience des changements qui s’opèrent.

⇒ Chloé Colin

Née en 1981 à Reims. Vit et travaille à Arvière-en-Valromey. Après des études internationales dans le cadre d’une scolarité à Sciences-Po Paris et une formation juridique au Centre Régional de Formation des Avocats de Versailles, Chloé Colin a commencé sa carrière professionnelle comme avocate en propriété intellectuelle à Paris puis à Lyon. En lien constant avec des artistes et des photographes, elle a décidé de se lancer dans sa propre recherche artistique, suivant une formation de photographie contemporaine à l’école Bloo à Lyon en 2012. En 2013, Chloé Colin fonde avec Amandine Bailly l’association Blick Photographie dans le but de créer une dynamique d’expérimentation créative autour de l’image en région Auvergne-Rhône-Alpes et d’utiliser la photographie comme outil d’intervention et d’expression auprès de publics fragiles. En tant que co-directrice bénévole de l’association Blick Photographie avec Loïc Xavier, elle continue à développer la structure et fonde en 2021 l’Espace Photographique du Grand Colombier. Chloé Colin développe son travail artistique par le biais de résidences en milieu scolaire, en milieu hospitalier, dans l’espace public et par des projets personnels de création. L’identité, la mémoire et la géographie sont au cœur de son travail artistique, qu’elle expose régulièrement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. En référence à Georges Perec et à sa façon d’aborder le territoire par l’écriture, Chloé Colin cherche, dans les projets qu’elle intitule «Espèces d’espaces», à comprendre comment les notions d’identité et de territoire évoluent ensemble pour façonner les individus, qui à leur tour ont un impact direct sur leur environnement. A ce titre, les  sciences sociales (histoire, géographie, sociologie etc) servent toujours de socle à sa recherche artistique. Entre 2013 et 2017, elle interroge ainsi la notion d’appartenance à des quartiers de Lyon et sa banlieue proche. En 2018, dans le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne, elle questionne le lien entre l’enracinement des différentes communautés juives de Villeurbanne et la construction du quartier utopique. En 2019, dans le cadre d’une résidence avec Loïc Xavier, elle cherche à comprendre le lien entre les adolescents, leur établissement scolaire (lieu de vie pour certains) et les réseaux sociaux (lieu de vie virtuel).

En s’installant en pleine campagne dans le Valromey, elle déplace son questionnement sur le lien des individus avec les espaces naturels. Dans ce sens, elle met en place une création et un projet participatif avec 60 enfants «L’appel de la forêt» et initie la résidence «De notre environnement, à nos corps dégagés» avec Odyneo, un artiste plasticien et une artiste circassienne. Chloé Colin cherche à dépasser le regard compassionnel convenu que suscite souvent le sujet du handicap en plaçant les corps dans une situation inédite, permettant d’offrir au modèle une image non conventionnelle de lui-même, qu’elle soit prise dans un paysage idyllique ou dans un lieu de vie. De cette question de la contrainte du corps et de sa libération à travers son environnement naturel, naît l’idée de confronter le corps au fleuve et ses affluents dans une interaction telle que le corps en devient eau et le fleuve personnage humain.

Loïc Xavier

Après un diplôme d’école de commerce et un passage dans la gestion d’entreprise, Loïc Xavier retourne à ses premiers amours et intègre l’école de photographie BLOO. Une fois sa formation terminée, en 2013, il décide d’étendre ses compétences en travaillant comme régisseur au centre de photographie Le Bleu du Ciel, puis comme assistant la galerie Le Réverbère à Lyon. il prend alors conscience de l’ampleur des enjeux propres au médium photographique et des nombreux questionnements qui en découlent. En parallèle, depuis 2015, il co-dirige et interviens comme photographe pour l’association Blick Photographie, plateforme de création et de médiation qui fédère et favorise la mise en réseau d’artiste autour de l’image et organise des ateliers et résidences d’artistes.

Son travail photographique mêle le documentaire et la fiction. La photographie devient souvent un objet de mémoire, de fantasme, de fiction, transformant ce médium en objet mélancolique.