Après un bac artistique suivi d’études supérieures en audiovisuel, je débute mon activité de photographe professionnelle à l’hôpital Civil de Strasbourg.
En 2001, je suis une formation en photographie à « L’Atelier Magenta » de Dominique Sudre, à Villeurbanne. Je travaille ensuite dans ce même atelier durant trois ans. Je partage aujourd’hui mon temps entre l’animation d’ateliers artistiques en milieu psychiatrique et mon travail photographique, de commandes et de projets personnels.
Selon le dictionnaire Larousse « Appréhender » se définit comme l’action de : « saisir quelque chose par l’entendement, par la pensée ».
Pour le Robert il s’agit de : « saisir au corps ».
Ma pratique photographique est pour moi une nécessité pour appréhender, saisir , comprendre quelque chose de moi-même et du monde.
Je ne cherche pas, par l’acte photographique à saisir le monde tel qu’il est. Je tente plutôt de revisiter des éléments de réalité, rejouer des évènements ou souvenirs, pour construire un récit objectif maîtrisé.
Depuis plusieurs années je développe mes séries autour d’espaces et de communautés fermés. Des lieux s’apparentant aux hétérotopies de Michel Foucault comme des maisons d’arrêt, des unités de soins psychiatriques, mais aussi l’univers fermé de ma maison familiale.
Je m’intéresse à la manière dont ces lieux singuliers définissent les personnes qui y vivent.
Les murs d’enceinte qui les enferment délimitent un espace où les règles diffèrent. En y pénétrant, nous entrons dans un autre système de pensée.
Ces microcosmes sont imprégnés d’histoires de vies, de mémoire, de fantasmes et d’a priori. A travers des mises en scène, je porte mon propre récit, ma propre sensibilité inspirée par ces micro-mondes et les personnes qui les habitent. Je m’attache à capter l’imaginaire généré dans ces univers, sans enfermer le regard dans des clichés dont ils sont porteurs.