Valise ouverte

En 2015-2016, Chloé Colin met en place avec sa belle-sœur, sociologue, Anna Colin Lebedev, dans le cadre de l’appel à projet « Mémoire du 20ème siècle » soutenu par la région et la Drac Auvergne Rhône-Alpes un projet sur la place de l’imaginaire dans la mémoire et la transmission de l’exil. A partir de l’enquête conduite à Villeurbanne auprès de familles juives, elle ont poursuivi une réflexion personnelle sur la mémoire et la transmission donnant lieu à la réalisation d’un film « Sur les fleuves des Gratte-Ciel » et d’un travail visuel « Traumland » présenté au Rize en novembre 2016.

Sur les fleuves des Gratte-Ciel – Film de 70 minutes

Ce film confronte deux origines, qui se croisent et peut-être se confondent : celle d’un quartier utopique, les Gratte-Ciel de Villeurbanne et celle de quatre personnages arrivés dans les années 1930 et 1980. Questionnant leur relation à la langue, à l’exil et à la judéité, Dominique Kohen Apfeldorfer, Francine Kahn, Eliane Benbanaste et Edmond Ghrenassia réalisent des parcours symboliques « Sur les fleuves des Gratte-Ciel ». Au fil des déambulations, le film dresse peu à peu une carte subjective et intime du territoire, en mêlant des mots et des parcours, l’histoire et la géographie, le réel et le ressenti.

Traumland

Chloé Colin part de l’enquête menée à Villeurbanne dans le cadre du projet « Valise ouverte, une enquête sur la mémoire familiale dans l’exil » pour dresser, à l’instar des protagonistes du film sa carte subjective de la transmission. En utilisant le procédé de photomontage, elle brouille les codes entre le documentaire et la fiction, les photographies de famille et les paysages idéalisés de la carte postale. Chloé Colin cherche ainsi à confronter le « Traum », rêve en allemand, et le « Trauma » dans un processus qui renvoie à la méthode de l’association libre dans le traitement analytique et aux propositions visuelles du courant surréaliste. Les membres de sa famille apparaissent comme des personnages flottants entre  territoires symboliques et imaginés. Ils prennent une place particulière dédiée à chacun dans une histoire complexe, entrecroisement de cultures d’exil et de terroir. Une autre temporalité se fait sentir avec  l’émergence de gestes immémoriaux transmis à travers ces histoires entremêlées de beauté et de traumatisme.

© Chloé Colin, Traumland
© Chloé Colin, Traumland
© Chloé Colin, Traumland
© Chloé Colin, Traumland