Soleils fantômes
Sarah Ritter
du 23 septembre au 5 novembre 2022
Sarah Ritter est une artiste photographe. Sa méthode est heuristique. L’artiste travaille par accumulation d’images trouvant au fil du temps leur ordre et leur logique associative. Le processus est long, permettant aux photographies de mûrir et de s’apparier formellement ou métaphoriquement. Elle a choisi la photographie après des études de philosophie, études depuis lesquelles elle a ensuite collaboré à plusieurs reprises avec Jean-Luc Nancy.
Elle a notamment publié une monographie aux éditions Loco en 2019, « La nuit craque sous nos doigts », accompagné d’une pièce de théâtre de Christophe Fiat. Son travail est présent dans plusieurs collections publiques, (FRAC Auvergne, FRAC Franche-Comté, FNAC, Fonds d’art contemporain de Besançon). Il a été montré en France (Centre photographique d’Ile-de-France, Biennale de Mulhouse) et à l’étranger (Finlande, Allemagne, Québec, Mexique, Argentine). Elle est lauréate du programme de recherche de l’Institut pour la photographie de Lille en 2021. Actuellement, elle est lauréate de la commande nationale « Radioscopie de la France » dirigée par la Bibiothèque Nationale de France. Récemment elle a montré son travail à Ushuaïa (Argentine), dans le cadre de la nuit des idées 2022 de l’Institut Français, et une exposition de ses recherches en cours se tiendra à la biennale de Mulhouse 2022.
La photographie peut être sorcière, transformer les états de la « matière » du visible, alchimiste des surfaces. Je cherche les moments où les éléments distincts a priori se mêlent, où l’indécidable devient visible – pour donner à sentir, goûter nos mondes contradictoires et inquiets, à partir notamment d’une exploration de laboratoires de physique et de géologie, et de leurs outils. S’opère en atelier un agencement de temporalités et d’espaces disjoints, d’échelles impossibles. Les roches, le sable, l’eau répondent aux prismes, aux lentilles. Les « soleils fantômes » éclairent une terre étrange et chaotique. Avec les qualités sculpturales de la photographie, qui fige les formes à partir du mouvant, sculpte des évanescences, solidifiant les plis, les remous, le chaos, avec les espaces sorciers des images enfin, il s’agit de composer des mondes à partir du nôtre – des nôtres.
Soleils Fantômes est réalisé notamment avec l’aide de l’institut pour la Photographie de Lille, les tirages grâce au mécénat de l’imprimerie Mignotgraphie dans le cadre du dispositif Art et entreprise du ministère de la culture.
Dossier de presse